22

 

 

Et ça, déclara Hartmann, c’est probablement la raison pour laquelle nous n’avons pas été en mesure de retrouver la femme. Maintenant, nous savons que non seulement elle est morte, mais la fille aussi.

— En revanche, le fils, objecta Woodroffe, lui, est toujours en vie. C’est du moins ce que nous pouvons supposer. Il aurait quoi, né en juin 1982... il aurait 21 ans aujourd’hui ?

— Vous pensez à la même chose que moi ? demanda Hartmann.

— Que Perez n’a pas pu tuer Gérard McCahill seul, du moins qu’il n’a pas pu le soulever seul ?

— Exact, l’ai toujours trouvé bizarre que tout ait pu être organisé et exécuté par un seul homme... Maintenant, il y a une bonne possibilité qu’ils aient été deux.

— Spéculations, intervint Schaeffer. C’est juste une nouvelle supposition de notre part. Nous ignorons tout du fils. Pour ce que nous en savons, lui aussi pourrait être mort.

— Je vous le concède, consentit Hartmann, mais pour le moment nous avons une piste à suivre. Nous pouvons supposer d’après ce que nous ont dit les services criminalistique et scientifique que le corps de McCahill n’a pas pu être déposé à l’arrière de la voiture, puis transféré dans le coffre par une personne seule.

— Nous pouvons le supposer, oui, déclara Woodroffe.

— Et il y a ces éraflures sur l’aile arrière du véhicule. Où est le rapport ? »

Schaeffer se leva et traversa la pièce principale jusqu’à une pile de casiers dressée contre le mur. Il en ouvrit un, parcourut la liasse de papiers à l’intérieur et revint avec le rapport de Cipliano.

« Tenez, dit-il. Cipliano affirme qu’il y a des éraflures sur l’aile arrière de la voiture. Il affirme qu’elles pourraient provenir de rivets de jeans... Vous voyez Ernesto Perez porter un jean ?

— Bizarrement, non, répondit Woodroffe avec un sourire.

— Et la taille ? demanda Hartmann.

— Il dit que la personne qui a porté le corps s’est appuyée contre l’aile arrière, et que si elle se tenait droite, alors elle devait mesurer entre un mètre soixante-dix-sept et un mètre quatre-vingts.

— Combien mesure Perez ? demanda Woodroffe.

— Dans ces eaux-là... mais son fils pourrait aussi faire la même taille.

— Peut-être, peut-être pas, répliqua Schaeffer. Je mesure un mètre soixante-quinze et mon fils, un mètre quatre-vingt-six.

— C’est quelque chose, insista Hartmann. Ça me pousse dans la direction du fils... Bon, au moins nous avons une autre personne impliquée, et le fils semble la proposition la plus probable.

— La vérité, c’est que tout ça reste à vérifier, rétorqua Schaeffer.

— Et nous avons toujours un faux nom – ou ce que nous pouvons considérer comme un faux nom. Si la femme et la fille s’appelaient Perez, alors ce nom aurait donné quelque chose, ajouta Woodroffe.

— J’ai des hommes qui se penchent sur une voiture piégée à Chicago, en mars 1991. Si ça s’est produit, il y aura des détails – des noms, des rapports, des documents auxquels nous aurons accès. Je suppose qu’on aura du neuf sur ce sujet dans l’heure. »

Schaeffer se pencha en arrière et étira les bras derrière lui. Il semblait épuisé.

« Je ne sais pas pour vous, mais je mangerais bien un steak. J’ai l’impression de ne pas avoir fait un repas digne de ce nom depuis une semaine.

— Bonne idée », convint Woodroffe, qui se leva et attrapa sa veste sur le dossier de sa chaise.

Hartmann se leva également. Il se dit que ça ne lui ferait pas de mal. Que pouvait-il faire d’autre ? Retourner au Marriott, regarder la télé, s’endormir tout habillé en pensant à Jess et Carol et se réveiller au petit matin avec un mal de tête monstrueux ?

« Des suggestions ? demanda Schaeffer. C’est plus votre ville que la nôtre.

— Vieux Carré... du côté de la vieille ville. Il y a quelques restaurants excellents.

— Ça me va, déclara Woodroffe. Ross va rester ici. Je vais m’assurer qu’il a tous les numéros et lui demander de nous appeler dès qu’il y aura du neuf sur cette bombe à Chicago. »

Ils sortirent tous les trois par l’entrée principale. Ross avait été localisé, mis au courant de la situation et prévenu qu’ils attendaient une information. Lui et trois autres agents resteraient au bureau pour prendre les appels et informer Schaeffer et Woodroffe au cas où il se présenterait quoi que ce soit qui nécessiterait leur attention. Une fois de plus, en voyant le bâtiment quasi désert, Hartmann songea à l’importance des sommes d’argent et des effectifs consacrés à cette affaire. Ça faisait des jours que ces équipes arpentaient la région et revenaient bredouilles.

« Rapportez-moi un plat à emporter ou quelque chose, hein ? lança Sheldon Ross à Hartmann, qui se retourna et leva la main.

— La prochaine fois, vous nous accompagnez, répliqua celui-ci depuis la porte. Et on discutera du moyen de vous trouver une fille du FBI qui ressemble à Meg Ryan ! »

Ross éclata de rire et agita la main tandis que Hartmann disparaissait. Il se retourna et prit la direction du bureau central.

Ils prirent la berline banalisée grise de Schaeffer, qui était à peu près aussi discrète qu’une Pontiac Firebird rouge, mais ils continuaient néanmoins à s’en servir. Hartmann s’assit à l’avant, Woodroffe à l’arrière, et Hartmann indiqua à Schaeffer le chemin de la vieille ville.

Son passé était partout, même s’il faisait son possible pour l’ignorer. Les pensées lui venaient, denses et rapides, accompagnées d’images : lui et Danny, sa mère, même un souvenir de son père qu’il croyait avoir oublié. Des réminiscences qui le touchaient intimement, qui l’avaient peut-être toujours touché, mais qu’il s’était arrangé pour enterrer sous des faux-semblants. Les racines étaient les racines, n’est-ce pas. Tour le monde a des racines, pensa-t-il, et il se rappela alors qu’il s’agissait d’un vers d’un poème de William Carlos Williams dont Carol raffolait. Il estimait qu’il restait un fragment d’espoir pour son mariage, et il ne faisait aucun doute que sa fille l’aimait. Il lui manquait. Elle le lui avait dit, clair comme le jour. Il lui manquait. Son coeur se serra lorsqu’il pensa à elle, le son de sa voix résonnant encore dans sa tête. Mais Carol avait des doutes. C’est ce qu’elle avait dit. Qu’elle avait des doutes. Et elle lui avait dit de l’appeler quand il serait rentré à New York, et qu’elle verrait alors ce qu’elle ferait. En regardant à travers la vitre les rues de son passé, il entendait sa voix comme si elle avait été assise juste à côté de lui, presque comme s’il avait pu se retourner et la regarder à cet instant même...

Le souvenir de sa voix et l’image de son visage se désagrégèrent alors, et il se crut en proie à une hallucination. Ils venaient de tourner à gauche en direction d’Iberville et Treme, et le son qui avait retenti derrière eux était comme un raz-de-marée. Impossible de le décrire, mais il prit Hartmann par surprise, et celui-ci se retourna soudain malgré lui pour regarder par la lunette arrière.

Woodroffe regardait également et ils virent la même chose. Et même s’il devait exister des mots pour décrire cette vision, aucun d’entre eux ne fut jamais prononcé.

De la fumée semblait se précipiter vers le ciel comme une tornade inversée. Puis il y eut un autre bruit, comme mille canons explosant simultanément, et Schaeffer enfonça la pédale de frein et la voiture percuta violemment le rebord du trottoir.

« Qu’est-ce que c’est que ce bon... », commença-t-il, puis il reprit lentement ses esprits et eut bientôt conscience que quelque chose venait de se produire dont aucun d’eux n’avait encore saisi la portée. « Ross », prononça Schaeffer d’une voix blanche.

Il ralentit, passa la marche arrière, fit un dérapage à cent quatre-vingts degrés et repartit en sens inverse. Il roulait à cent ou cent dix lorsqu’il atteignit le croisement au bout de la rue. Hartmann, penché en avant, tentait d’y voir clair à travers le pare-brise. Derrière lui, Woodroffe était agrippé à son siège, et plus ils se rapprochaient d’Arsenault, plus ils comprenaient qu’ils n’avaient aucune envie de voir ce qui les y attendait.

À cent mètres des locaux du FBI, la fumée obscurcissait tout. Schaeffer se gara, ouvrit la porte et se mit à courir dès que ses pieds touchèrent le sol. Hartmann se précipita à sa suite, suivi de Woodroffe, mais au bout de quinze mètres, un voile de fumée noire et acre les empêcha d’aller plus loin. La chaleur était insupportable, un véritable brasier, et la seule chose à laquelle Hartmann pensait, c’était qu’ils auraient été à l’intérieur s’ils étaient partis ne fût-ce que dix minutes plus tard.

Au bord de la route, Schaeffer, plié en deux, suffoquait. Woodroffe le tira en arrière, hurlant des paroles inintelligibles dans le rugissement des flammes et, lorsqu’il se retourna, Hartmann comprit qu’il avait besoin d’aide pour ramener Schaeffer à la voiture.

« Radio ! hurlait-il à pleins poumons. Faut retourner à la putain de radio ! »

Hartmann arrivait à peine à coordonner ses mouvements. Il avait la nausée, non seulement à cause de la fumée et de la chaleur, mais aussi à cause de ce qui se produisait autour de lui. C’est alors qu’il se souvint de Ross et des autres hommes, ceux qui étaient restés pour prendre les messages pendant qu’ils allaient au restaurant. Sa première impulsion fut de se ruer en direction de la source de chaleur, mais son instinct de survie le retint. Il savait qu’il ne pourrait pas faire plus de cinq mètres en direction du bâtiment.

Soudain, un autre bruit retentit, comme si quelque chose d’énorme était arraché du sol, et Hartmann entendit du verre se briser tout autour de lui, et lorsqu’il sentit une deuxième vague de chaleur, il se jeta au sol et se couvrit la tête. On aurait dit qu’un ouragan lui passait dessus ; il était certain que les cheveux à l’arrière de sa tête étaient roussis. Il resta un moment étendu, puis il entendit la voix de Woodroffe, qui lui hurlait de se lever, de retourner à la voiture et d’appeler des renforts.

Hartmann roula sur lui-même. Le ciel était noir. Il resta une seconde allongé sur le flanc, puis, rassemblant toute son énergie, s’efforça de se lever et de courir vers la berline.

Les trois hommes regagnèrent la voiture en quelques secondes, et à l’instant même où Woodroffe attrapait le combiné sur le tableau de bord et se mettait à hurler dedans, Hartmann entendit les sirènes. Elles provenaient de sa gauche et, en se retournant, il distingua des gyrophares rouge et bleu à travers la fumée. Le tonnerre de flammes rugissait derrière lui, implacable et assourdissant, et il s’assit par terre, le dos contre la voiture, les mains sur les oreilles. Ses yeux ruisselaient de larmes, il avait les poumons en feu, et lorsqu’il se mit à inspirer profondément, il sentit la fumée acide lui enflammer la gorge et le nez.

Plus tard, en l’absence de tout témoin oculaire, les indices prélevés sur les lieux de l’explosion laisseraient supposer qu’une valise avait été lancée par la porte de l’antenne du FBI située dans Arsenault Street. La police scientifique et les équipes de déminage estimaient que la valise était bourrée de quatre ou cinq kilos de plastic C4. Le système de détonation était simple. L’impact de la valise atterrissant dans le hall avait suffi à le déclencher, et la force de la déflagration avait pulvérisé la majorité du rez-de-chaussée et une bonne partie du premier étage. Elle avait aussi entraîné la mort de Sheldon Ross, Michael Kanelli, Ron Sawyer et James Landreth. Toutes les pièces à conviction, tous les rapports, tous les documents, toutes les cassettes et transcriptions, tout le matériel d’enregistrement étaient également détruits, mais sur le coup – tandis que Hartmann, Schaeffer et Woodroffe regardaient les flammes jaillir à l’arrière du bâtiment –, ils ne pensaient qu’aux hommes qu’ils avaient laissés derrière eux.

Personne ne disait rien. Le dîner était oublié. Des secouristes arrivèrent du New Orléans City Hospital et les examinèrent. Hartmann ne souffrait d’aucune brûlure ni écorchure, mais Woodroffe, qui avait été malmené dans la voiture, avait une bonne partie du flanc gauche contusionné. Schaeffer était simplement en état de choc et, lorsque les secouristes tentèrent de l’éloigner de la scène de l’explosion, il leur demanda de lui foutre la paix. Il était le chef de section responsable de l’antenne du FBI de La Nouvelle-Orléans. Ce bâtiment avait été son territoire, ces agents avaient été ses hommes, et son petit monde venait de s’écrouler. Les motifs de leur présence ici – l’enquête, la disparition de Catherine Ducane, l’illustre histoire d’Ernesto Perez – n’étaient rien comparé à l’horreur qui venait d’être perpétrée.

Plus d’une heure s’écoulerait avant que les flammes ne soient finalement éteintes, avant que les équipes scientifiques ne puissent accéder au site, avant que quiconque ne commence à poser des questions sur ce qui s’était passé et pourquoi.

« Feraud », fut le premier mot que prononça Hartmann.

Ils avaient alors quitté les lieux de l’explosion et approchaient du Sonesta. Woodroffe était d’accord, Schaeffer aussi, mais ils savaient que l’enquête prendrait des semaines, et qu’il leur faudrait passer plusieurs jours à prélever les indices avant de commencer à comprendre ne serait-ce que le déroulement des événements, sans parler du commanditaire.

Hartmann était furieux, dans une rage sans nom, mais il ne s’opposa pas à Schaeffer lorsque celui-ci recommença à invoquer le protocole. Hartmann aurait voulu une riposte dure et rapide, mais Schaeffer n’arrêtait pas de lui objecter qu’une telle chose était hors de question tant qu’ils n’auraient pas reçu l’autorisation formelle d’agir. C’était ce même monde de règles et de régulations, ces mêmes chaînes de commandement, cette même discipline rigide qui les avaient empêchés de lancer une enquête sur Ducane. Et le fait que ce que Perez leur avait dit avait en grande partie été corroboré, le fait que ses actes semblaient tous avoir un mobile clair et incontesté, tout cela ne comptait pour rien face au protocole fédéral.

Hartmann avait dépassé le stade de la contestation, aussi ne dit-il rien.

Ils ne prononcèrent plus un mot jusqu’à avoir atteint le Sonesta. Le deuxième étage de l’hôtel avait été ouvert et tous les agents sur le terrain avaient été rappelés. L’ambiance était à l’incrédulité et à la stupéfaction ; certains hommes posaient des questions auxquelles personne n’avait la réponse, d’autres se tenaient là, abasourdis et silencieux, le visage blême, les yeux écarquillés. Schaeffer se posta face à eux et, à la grande surprise de Hartmann, il eut quelques mots pour les quatre hommes qui avaient été tués, puis il récita un Notre-Père avec les agents présents. Il y avait ceux qui n’avaient pas honte de montrer leur émotion, ceux qui, incapables de se tenir debout, étaient assis le visage enfoui dans les mains, et tous tentaient d’accepter le fait que ce genre d’événement était presque dans l’ordre des choses, car telle était la vie qu’ils avaient choisie, tel était le monde dans lequel ils s’étaient engagés, et certains... eh bien, certains y laissaient leur peau.

Plus tard – après deux, peut-être trois heures –, Hartmann monta voir Perez.

Celui-ci semblait sincèrement bouleversé.

« Combien ? ne cessait-il de demander. Quatre hommes... tous jeunes. Des familles et aussi des enfants ? Ah, quel gâchis, quel gâchis inutile. »

Il dit alors une chose que Hartmann ne comprit pas et qu’il ne comprendrait peut-être pas tant que toute cette histoire ne serait pas élucidée.

« Cette chose, dit-il. Cette chose que Feraud a faite... et je suis sûr que c’était lui, aussi sûr que deux et deux font quatre... cette chose qu’il a faite ne fait que confirmer que j’ai pris la bonne décision.

Hartmann eut beau le questionner, lui demander de s’expliquer, Perez refusa de divulguer quoi que ce soit.

« Attendez, se contentait-il de répondre. Attendez, monsieur Hartmann, et vous verrez ce que j’ai fait. »

Hartmann, Schaeffer et Woodroffe ne retournèrent pas au Marriott. Ils restèrent au Sonesta car c’était là qu’ils établiraient désormais leur quartier général, et tandis qu’ils étaient couchés, agités et inquiets, se demandant si Feraud tenterait aussi de tuer Ernesto Perez dans l’hôtel où ils logeaient maintenant, Lester Kubis passa presque toute la nuit du vendredi au samedi à préparer une nouvelle pièce qui pourrait accueillir les entretiens entre Hartmann et Perez.

Le lendemain matin, des agents fédéraux seraient postés en masse dans le hall et autour de l’hôtel Royal Sonesta. À moins d’un kilomètre et demi de là, trois équipes de police scientifique passeraient à la loupe les débris du rez-de-chaussée du bâtiment du FBI et, dans les ruines encore fumantes, ils sauveraient ce qu’ils pourraient dans l’espoir de comprendre ce qui s’était passé. Schaeffer faisait preuve de maîtrise de soi et d’une précision militaire dans tous ses agissements, et il ne cesserait de répéter qu’ils ne pouvaient se permettre de perdre de vue leur objectif. L’enquête sur l’explosion n’était pas leur problème ; leur mission était toujours de retrouver Catherine Ducane.

Un rapport arriverait de Quantico concernant la voiture piégée à Chicago en mars 1991. De toute évidence, la personne qui avait supervisé l’enquête était à la solde des familles irlandaises, et il avait suffi d’un mot des acolytes italiens pour que les détails soient « égarés ». Les documents officiels confirmeraient qu’une voiture avait en effet explosé, mais il n’avait jamais été établi s’il s’agissait d’une tentative de meurtre ou d’un « accident » de la circulation. Deux cadavres avaient été retrouvés, mais il n’y avait pas de noms, et rien qui pût indiquer qui se trouvait dans le véhicule quand il avait explosé.

A son réveil, la mère de Sheldon Ross découvrirait un représentant du FBI sur le pas de sa porte, de même que les épouses de Michael Kanelli et Ron Sawyer. James Landreth était orphelin depuis l’âge de 9 ans, mais sa soeur était toujours en vie et résidait à Providence, Rhode Island. Elle s’appelait Gillian, son mari s’appelait Eric, et ils avaient appris trois semaines plus tôt qu’il y avait 95 % de risques pour qu’ils n’aient jamais d’enfants. Gillian accueillerait l’agent, un homme nommé Tom Hardwicke, et tandis qu’il lui annoncerait la mort de son frère, elle préparerait du café et pleurerait sans verser de larmes.

« Quel gâchis, ne cessait de répéter Ernesto Perez tandis qu’il était assis face à Hartmann le samedi matin. Un gâchis absolu de vies humaines, n’est-ce pas ? »

Et Hartmann – toujours abasourdi et horrifié par ce qui s’était produit juste quelques heures plus tôt, harassé de ne pas avoir assez dormi ni trouvé l’appétit pour avaler son petit déjeuner – regardait Ernesto Perez en se demandant quand ce cauchemar s’achèverait.

L’astuce, ne cessait-il de penser, c’est de continuer à respirer.

Ross, Kanelli, Sawyer et Landreth ne connaissaient apparemment pas cette astuce, et Catherine Ducane risquait de l’oublier si cette affaire se prolongeait trop longtemps.

« Dites-moi, déclara finalement Hartmann. Dites-moi ce qui s’est passé quand vous êtes rentré à La Havane. Dites-moi ce qui est arrivé à votre fils. »

Et Perez, assis dans cette pièce au deuxième étage du Royal Sonesta, cerné de toutes parts par des agents du FBI, se pencha en arrière sur sa chaise et poussa un soupir.

« OK, répondit-il calmement. Je vais vous dire exactement ce qui s’est passé. »

Vendetta
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